Il y a quelques mois nous avons assisté à une veillée funéraire. La veille de la sépulture, les voisins et amis se retrouvent chez le défunt. Certains (les femmes) restent auprès du corps et prient. D'autres (les hommes) se rassemblent à l'extérieur pour bavarder et passer la nuit tranquillement dans une ambiance bon enfant. On mange et on s'amuse. Au cours de la soirée, je ne sais plus comment nous avons commencé à discuter des légumes pays. Je me souviens avoir dit que j'aimais le fruit à pain mais que malheureusement nous n'en mangions pas souvent car nous avions des difficultés à nous en procurer. On en voit rarement sur les marchés ou dans les magasins car presque tout le monde a un arbre à pain chez lui ou dans son entourage. Pas nous!
Le lendemain matin, à mon réveil, j'eus la surprise d'entendre les joueurs de dominos "veiller" et de trouver un fruit à pain sur ma terrasse. C'est ainsi qu'un de nos voisins est devenu notre fournisseur attitré. Il apporte aussi des mangues, des cythères, des bananes... En échange, il repart avec du poisson ou des tomates. Le vrai troc.
La saison du fruit à pain vient de commencer, donc il va falloir trouver des idées pour le préparer! Traditionnellement on l'épluche et on le découpe en tranches qu'on fait cuire une vingtaine de minutes dans de l'eau salée. Il sert aussi de base pour le "migan", un plat mijoté à mi-chemin entre la soupe et la purée cuit avec des salaisons, ces queues et groins de porc salés d'un rose très vif vendus dans des seaux transparents... J'ai beau faire preuve de curiosité culinaire, je n'ai jamais jamais eu envie d'en acheter. Comme aujourd'hui, c'est dimanche, faisons des frites!